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Impur, avorton et pécheur

  • 9 févr.
  • 3 min de lecture

Trois figures : Isaïe l’impur, Paul l’avorton et Pierre le pécheur

Que peut-on dire de ces trois figures dont il est question aujourd’hui, à savoir Isaïe (1ère lecture), Paul (2e lecture) et Pierre (évangile) ? Isaïe est une figure majeure de l’Ancien Testament. Avec Jérémie, Ézéchiel et Daniel, il fait partie des « grands prophètes ». C’est celui qui a le plus de prophéties qui concernent Jésus. Quant à Pierre et Paul, ils sont considérés comme les deux piliers de la foi chrétienne. Pierre a été le premier à la professer et il a reçu du Christ l’autorité de diriger l’Église. Paul est celui qui, par ses nombreux écrits et son ministère a mis en lumière cette foi. Mais ces hommes si grands et si importants à nos yeux, comment se considèrent-ils en face de Dieu ?

Isaïe se reconnaît impur. Il dit : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme au lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! ». Paul quant à lui se définit comme un avorton, un gringalet, un nain, le plus petit des Apôtres. Pierre avoue qu’il est un pécheur qui ne mérite pas que Dieu soit si près de lui : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Ces hommes que nous admirons tant se sont donc reconnus insignifiants et indignes des faveurs de Dieu. Et nous alors ? Qu’allons-nous dire ? Y a-t-il une personne ici qui s’estime digne d’être en présence de Dieu ? Aucune ! Lorsque, juste avant la communion, je dis : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri », je ne dois pas le dire de façon machinale, juste parce que c’est ce que la liturgie me demande, mais je dois le réaliser profondément : ce n’est pas parce que je suis digne que je m’autorise à aller communier, mais c’est parce que Dieu me fait grâce. Toutefois, il s’agira ensuite de ne pas rendre stérile cette grâce, mais de s’employer à montrer, à travers des efforts quotidiens de conversion, que Dieu a eu raison de nous faire confiance : montrer beaucoup d’amour à Dieu qui nous a beaucoup pardonné.


La grandeur est dans l’humilité

Ce qui a fait des prophètes et des Apôtres de grands hommes, ce n’est pas leur pureté ni leur sainteté, c’est surtout leur humilité. Car plus ils se reconnaissaient petits et indignes devant Dieu et plus Dieu les élevait ; plus ils se laissaient docilement conduire par Dieu et plus Dieu accomplissait, à travers eux, des choses extraordinaires. Ils avaient compris le secret : faire confiance à Dieu. Entre être une poterie de grande valeur mais qui ne contient que des excréments et être un vase insignifiant rempli d’un trésor inestimable, ils avaient fait le deuxième choix. Et c’est pourquoi saint Paul dira : « ce trésor, nous le portons comme dans des vases d’argile ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous » (2 Co 4,7). Laissons donc Dieu s’approcher de nous et laissons-le réaliser cette transformation de nos vies qu’il veut opérer : purifier nos lèvres pour qu’au lieu de passer notre temps à dire du mal des autres, à parler méchamment, à débiter des grossièretés, nous puissions annoncer l’évangile ; enflammer nos cœurs, pour qu’au lieu de persécuter les autres, de les noyer dans la peur et la culpabilité, nous soyons pour eux une bouffée d’air frais, des pêcheurs de pécheurs ; féconder nos vies, pour qu’au lieu de rester dans une manière stérile de vivre notre foi, nous nous donnions vraiment de la peine pour faire avancer le règne de Dieu.


La condition pour la mission : la confiance

Dieu ne recherche pas des personnes qui sont parfaites en tout point de vue, absolument irréprochables. Ce dont il a besoin, ce sont des personnes prêtes à lui dire « oui », des personnes disposées pour sa mission. Parfois, on se donne des raisons objectives de rejeter une mission, un appel : on ne se sent pas à la hauteur, on n’a pas assez de temps, on préfère être dans son petit monde discret… Le Seigneur nous invite à faire confiance à sa grâce car quand il nous confie une mission, il nous donne aussi les moyens humains de l’accomplir. Le seul obstacle, c’est nous-mêmes. Alors le Seigneur te dit aujourd’hui : « le monde s’engouffre davantage dans les eaux ténébreuses et mortifères du péché et de la mort. J’ai besoin de pêcheurs d’hommes. Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? Qui acceptera de se donner de la peine pour le salut de ses frères et soeurs en humanité ? » Et toi, quelle sera ta réponse ?

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