Laissez-vous réconcilier !
- 29 mars
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Homélie du dimanche 30 mars 2025, 4e dimanche de carême C
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Baptisés dans le Christ, nous sommes ses ambassadeurs. Cela veut dire que nous partageons sa mission. Et sa mission, dit l’Apôtre, c’est de réconcilier tous les hommes avec Dieu. A nous aussi, il « a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation. » Chacun est ministre de la réconciliation, soit en tant que celui qui demande pardon, soit en tant que celui qui accueille la demande de pardon, soit en tant que médiateur. Nous méditerons sur ces trois aspects importants dans une démarche de réconciliation.
La demande : L’enfant prodigue sait qu’il a très mal agi en demandant à son père sa part d’héritage. C’est comme s’il l’avait tué avant l’heure. S’il retourne vers son père, ce n’est pas en revendiquant son droit d’être traité comme fils ; une condition de serviteur lui va bien. Il est prêt à affronter l’humiliation et les moqueries de ses anciens employés qui le verraient désormais comme leur égal. Ses paroles sont pleines d’humilité. Il reconnaît ses torts sans chercher à se justifier : « J’ai péché contre le ciel et envers toi ». Il a aussi conscience d’avoir blessé l’unité familiale « Je ne mérite plus d’être appelé ton fils ». Cette humilité lui vaut le pardon de son père. Reconnaître ses torts sans chercher à se justifier ni à condamner l’autre, apprendre à s’humilier pour demander pardon, c’est semer déjà des graines de réconciliation.
L’accueil : Certes, le père miséricordieux a été blessé par l’attitude de son fils, mais il ne l’a pas renié. Il n’a pas cessé d’espérer son retour et son espérance a été comblée. Ce n’était pas pour se réjouir de son échec ni se venger, mais seulement parce qu’il avait mal de le savoir loin et peut-être en danger. Lorsqu’il revoit ce dernier, son attitude et ses paroles sont teintes d’une joie sincère : il se jette à son cou, l’embrasse, il improvise une fête. Et le plus beau dans tout, il l’appelle : « Mon fils », là où l’aîné n’ose même pas l’appeler frère, lui qui n’est pas concerné directement par le comportement du fils prodigue. Ce n’est pas dire que le père félicite ce dernier pour ce qu’il a fait ; cela ne veut pas dire non plus qu’il ne tient aucun compte de ce que son fils lui a fait, mais il lui dit : « au-delà de tout, tu restes mon fils ». Il veut lui dire que ce qui les unit est plus fort que ce qui les a séparés. Accueillir librement et dans la joie le repentir de son frère en commençant par lui signifier qu’il compte énormément, c’est déjà se disposer à la réconciliation.
La médiation : pour finir, Saint Paul, nous exhorte à garder sur nos lèvres la parole de réconciliation, pour être, nous aussi, des apôtres de réconciliation, des médiateurs qui favorisent la réconciliation entre frères, entre amis. Cependant, il nous invite surtout à nous laisser réconcilier avec Dieu.
La réconciliation avec Dieu n’est possible qu’avec le Christ, l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, le réconciliateur par excellence, le seul qui nous rétablit dans la communion du Père. Il nous a laissé un moyen très sûr pour nous réconcilier avec Dieu, c’est le sacrement de la Pénitence et de la réconciliation. Nous sommes invités à le fréquenter régulièrement pour goûter et voir comme est bon le Seigneur, comme est bonne sa miséricorde qui nous rétablit dans la dignité de fils de Dieu et nous donne en partage son pain pascal qui est l’Eucharistie.
En somme, ce temps de carême est un temps favorable pour nous réconcilier. C’est un temps favorable pour demander humblement pardon aux amis qu’on a blessés, brutalisés, brimés. C’est enfin le temps favorable pour nous réconcilier avec Dieu, en approchant du sacrement de la réconciliation et en décidant de se convertir. Laissez-vous donc réconcilier !
Père Philippe Koidou-Ledoux
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