"Si quelqu'un veut me suivre"

“Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive” (Mt 16, 24).

La croix

Ces paroles du Seigneur Jésus, dans l'évangile de ce jour, font écho à d'autres paroles semblables que nous retrouvons dans le livre de Ben Sira le Sage : « Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l'épreuve» (Si 2, 1). On focalise habituellement son attention sur le côté croix, renoncement, épreuves, etc., ce qui est juste. Mais aujourd’hui, je voudrais méditer sur la première partie : « Si quelqu'un veut marcher à ma suite ». Retenons 3 verbes : vouloir, marcher et suivre.

Vouloir : On le dit et on le chante : “Tout dépend de ta volonté, Seigneur et rien ne peut lui résister” (Est 3, 9. 10-11). Si c'est par sa volonté que Dieu commande et dirige l'univers, il ne s'impose pas à nous. Sa volonté se réalise en moi et pour moi à la seule condition qu'elle rencontre ma volonté. Car Dieu respecte notre liberté. Alors, la Parole de Dieu interpelle aujourd'hui ma conscience : “Dis, qu’est-ce que tu me veux dans ta vie ?” Josué a laissé Israël devant un choix libre mais il n’a pas manqué de dire son choix à lui : « Moi et les miens, nous servirons le Seigneur” (Jos 24, 15).

Vouloir

Celui qui ne veut pas de Dieu ne peut pas garder Dieu présent dans sa vie. Ce temps de méditation est l'occasion que Dieu m’offre pour dire ce que je veux exactement, pour définir clairement mon projet de vie. Pour t'aider à lier ta volonté à celle de Dieu, contemple Marie qui dit : “Je suis la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole”.

Marcher

Marcher ou vouloir marcher. entends le Seigneur te dire: "Avance au large"(Lc 5, 4). Nous sommes des pèlerins sur la terre et le pèlerin, c'est celui est en marche. Il s'agit donc de se mettre en marche vers un lieu de grâce, de paix et de repos. Marcher, c’est vouloir aller de l'avant, quitter sa maison et celle de son père, ainsi que Dieu l’a recommandé à Abraham (cf. Gn 12, 1). Matthieu était assis. Après avoir rencontré Jésus, il s'est levé pour marcher (Mt 9, 9). Oui vouloir marcher, c'est vouloir se lever, prendre son brancard et marcher. Marcher en quittant ses peurs, ses angoisses, ses préjugés sur les autres, sa souffrance, sa colère, sa rancune. C’est balayer sa vie passée et repartir de zéro. C'est décider sans délai de se relever de sa chute : abandonner ses mensonges, ses impuretés, sa méchanceté. Vouloir marcher, c’est vouloir briser son orgueil par l’élan dynamique du pardon. Mon frère, ma soeur, Entends le Seigneur qui te pose la question : Veux-tu enfin te décider à te mettre en marche ? Pour t'aider à marcher, contemple Marie qui se met humblement, joyeusement et avec empressement à la rencontre de sa cousine Elisabeth.

Suivre

Suivre : Suivre, c’est mettre Dieu devant et non pas à côté ni derrière. Et si on met Dieu devant, c’est parce qu’il a fait ses preuves. Il ne faut pas avoir la mémoire courte : “Je me souviens des exploits du Seigneur”, dit le psalmiste (Ps 76, 12). Alors, quelle est la place que Dieu occupe dans le vaisseau de ma vie ? Avant tout, qui est Dieu pour moi ? Est-il mon distributeur automatique de grâces, d'exploits, de merveilles ou est-il mon maître ? Je fais d'abord mon projet et je demande à Dieu de le bénir ? Prier, ce n’est pas faire sa commande de grâces à Dieu. Samuel disait : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute” (1 S 3, 10). Mais moi avec le Seigneur, est-ce que n’est pas très souvent : “Écoute Seigneur, ton serviteur parle” ? Comment peut-on suivre quelqu'un qu’on n’écoute presque jamais ? Quelle est la place de la Parole de Dieu dans ma vie ? Je crois que le chemin juste, c'est de demander comme Paul: “Seigneur, que veux-te que je fasse ” (Ac 22, 10)? On est dans un contexte où Dieu est pour beaucoup un simple fait culturel. Dieu est présent à travers les belles églises, mais ce n’est pas lui qui décide. La croix a disparu du cœur des gens ; elle est seulement une décoration . Beaucoup se disent croyants mais non pratiquants, ce qui est absurde. Alors, toi, veux-tu vraiment marcher à la suite du Seigneur ? Pour avoir la force de suivre le Seigneur, contemple Marie qui suit Jésus son fils, partout où il va en méditant chaque évènement dans son cœur.

Bien-aimé, laisse le Seigneur interpeller ta conscience. Au vu de tout ce que le Seigneur a fait pour toi et devant toutes ses promesses, est-ce que tu as confiance quand il t'invite à prendre ta croix ? Veux-tu maintenant et pour toujours marcher à sa suite ?

Père Koidou-Ledoux

Vendredi 11 août 2023

Lourdes